- Label : Universal Music Group
- Album : Saltimbanque
Résumé :
Chanson de 1975 de l’artiste Maxime Le Forestier, en hommage aux soldats de la Première Guerre Mondiale.
Critique Les lettres
Moins connus que les horreurs de la guerre avec ses gueules cassées, les amours de la guerre avec ses coeurs émiettés méritaient les mots bien sentis et la musique de l’auteur de Né quelque part. Le poète nous lit dans cette chanson des lettres échangées de 1912 à 1916 entre un conscrit et son épouse. De la poésie, certes, mais un rappel au concret du vécu : « Les voyages sont longs quand on les fait à pied ». Les espoirs du poilus ne sont jamais tus : « Août 1914, ma femme, mon amour, En automne au plus tard, je serai de retour. Pour fêter la victoire ». Et l’épouse de narrer les tâches qui lui incombent et de conclure par : « Mais quand tu rentreras diriger ta maison, Si nous n’avons plus rien, du moins nous ne devrons. Plus d’argent à personne ».
La voix du l’antimilitariste auteur de Parachutiste s’exprime spontanément sur le dernier couplet :
« Ainsi s’est terminée cette tranche de vie,
Ainsi s’est terminé sur du papier jauni
Cet échange de lettres
Que j’avais découvert au détour d’un été
Sous les tuiles enfuies d’une maison fanée
Au coin d’une fenêtre.
Dites-moi donc pourquoi ça s’est fini si tôt.
Dites-moi donc pourquoi, au village d’en haut,
Repassant en voiture,
Je n’ai pas regardé le monument aux Morts
De peur d’y retrouver, d’un ami jeune encore,
Comme la signature ».
Merci Maxime pour cette tranche de vie si intimement narrée.
A écouter et lire sur la plateforme Youtube.
Jean-Marie Audrain dit Jeanmarime