14-18 à l'université

Le garçon de Marcus Malte

Page de voucerture du roman, remplie de formes géométriques. Un bandeau précise que le roman a reçu le Prix Femina 2016.
© Editions Zulma

 

 

 

 

 

Résumé de l’éditeur :

Il n’a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin – d’instinct.
Alors commence la rencontre avec les hommes : les habitants d’un hameau perdu, Brabek l’ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire, l’amour combien charnel avec Emma, mélomane lumineuse, à la fois sœur, amante, mère. « C’est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l’existence : nombre de ravages et quelques ravissements. » Puis la guerre, l’effroyable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de ce que l’on nomme la civilisation.
Itinéraire d’une âme neuve qui s’éveille à la conscience au gré du hasard et de quelques nécessités, ponctué des petits et grands soubresauts de l’Histoire, le Garçon est à sa façon singulière, radicale, drôle, grave, l’immense roman de l’épreuve du monde.

Critique Le garçon

Le garçon du titre n’a pas de nom, il ne prononce pas un mot. Nul ne le connaît, hormis sa mère. Quand elle meurt, il se lance au hasard sur les routes de France.
Nous sommes au début du XXe siècle. A travers ses rencontres, le garçon va se confronter à l’humanité sous toutes ses facettes. Il est tour à tour rejeté par un village, adopté et protégé par des figures paternelles, aimé par une femme. Il subira les horreurs de la Grande Guerre, acte à part entière du roman, dont il ressortira à jamais éreinté et transformé.
Les événements du siècle s’égrènent sous les pas de ce personnage mutique, qui apprend à devenir un Homme par mimétisme.

Le Garçon est un conte, et par là, un roman initiatique et métaphysique. On s’interroge sur l’essence de l’humain, fasciné par la barbarie de la guerre mais élevé par l’élan de l’art et de l’amour. L’encre face au sang, comme les lettres de l’amante qui ne pourront rien face aux ordres militaires. L’amour face à la solitude, inévitable, ontologique même.

Marcus Malte, davantage connu pour ses romans policiers, nous dresse ici un portrait fin et sublime de la condition humaine. L’Homme apparaît à la fois comme magnifique et ridicule, à l’instar de ces listes de défunts ou de personnalités placées çà et là, qu’on ne lira pas et qui tombent dans l’oubli.
L’auteur peint la fresque du siècle dernier et l’errance du garçon avec une plume efficace et incisive, qui sait aussi se déployer en métaphores magnifiques. Il livre des passages à l’érotisme le plus sensuel avant de verser dans l’évocation sordide des combats, avec la même intensité. On sort de cette lecture avec l’impression, non de comprendre l’humanité, mais d’avoir pris de la hauteur sur notre condition.

Ajoutons que ce roman a obtenu le Prix Femina 2016.

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